Réveil tardif dans le centre sportif, Monsieur Siddick Traoré vient nous chercher avec son chauffeur pour déjeuner chez lui. Nous sommes traités comme des hôtes de qualité, petit déjeuner copieux, pain, lait, confiture et beurre pour prendre des forces sur notre ultime parcours. Le cyclo, accompagné de Oussmane, va faire regonfler les pneus du vélo, pas de chance plus d’électricité mais la débrouille sénégalaise trouve une solution pour donner une pression suffisante aux pneumatiques. Après un au revoir chaleureux nous enfourchons nos vélos pour rejoindre la nationale deux, difficile de sortir de Thies, la circulation est dense. La voiture nous précède, le trafic est fluide jusqu'à Sebikotane, vendeuses de fruits sur le côté de la route et groupe de macaques dans la forêt qui longe la route. Puis à partir de Pikine les encombrements commencent, plus moyen de rouler, il faut se faufiler entre les camions et les voitures, le trafic devient très dangereux. Les bus se rangent devant nous pour décharger leurs passagers et redémarrent sans regarder. La fumée des pots d’échappement nous fait suffoquer, les véhicules ici consomment autant d’huile que de gasoil, nos jambes sont noires de suie. En quelques kilomètres nous sommes en piteux état, plus dur que les étapes dans le désert, la circulation dans Dakar est un enfer. Petit repas dans un fast-food pour reprendre notre souffle puis c’est l’entrée dans la ville de notre ultime étape, pas moyen de trouver notre chemin il nous faut demander aux passants notre route. Un cyclomoteur nous voit désespérés et vient à notre secours, il nous propose même de nous guider jusqu’au but final. Mais avant il tient à nous offrir une boisson pour nous féliciter de notre voyage. Ce sera notre dernière rencontre, Fass est un gars super sympa, il est curieux de notre périple et heureux de nous venir en aide. Dernière ligne droite, voilà la Porte du Millénaire, de nombreuses personnes sont là pour voir nos derniers coups de pédale. Nous voilà applaudis par l’équipe de Peuples Solidaires, le cyclo retrouve avec joie Adeline et Remi, les cyclos de Marrakech, ils sont au Sénégal pour faire de l’agriculture et vont bientôt remonter au Maroc pour récupérer leur tandem et rentrer en France. Mais ils ont souhaité assister à la fin de notre périple et nous saluer. Fin du voyage, grand vide, l’esprit fait un retour en arrière, que de rencontres ! Le cyclo tient à saluer tous ceux qui, sur le chemin, ont éclairé la route de leurs paroles et de leurs sourires, sans eux rien n’aurait pu se faire. C’est à tous ceux-là que je dédis mon voyage. MERCI.