CARNET DE ROUTE SENEGAL



DATE: 26 AU 28 01 2011

LIEU
: M'BAGAM

KILOMETRES: REPOS

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

MBAGAM
M'BAGAM

Irène nous fait visiter M’Bagam et rencontrer les personnes qui composent le village, entre autres Fadima, Fatou, Moussé et Paco qui s’occupent de la « maison pour tous », les maîtres d’école et les différents acteurs de la vie politique. Rencontre avec le maire de Rosso. Irène vient ici depuis plus de 20 ans pour y mener des projets, elle connaît donc bien tous les responsables de la région. Nous irons même visiter le village Peul, le chef est fier de nous montrer l’école qui vient d’être construite à sa demande. Lui n’a pas eu la chance d’avoir de l’instruction et ne veut surtout pas qu’il en soit de même pour les enfants d’aujourd’hui. L’école est une construction en paille comme tout le reste du village, il demande à Irène d’intervenir pour qu’on la bâtisse en dur. Ces gens sont très accueillants, ils entourent le cyclo afin d’être photographiés. Voir leur image sur l’écran de l’appareil les amuse, il passe de mains en mains et chacun à leur tour ils veulent figurer sur l’écran. Les trois jours passés à M’Bagam seront mis à profit pour régler les derniers kilomètres vers Dakar,  prises de contact avec les syndicats, définir les lieux des débats. Nous irons même à Richard Toll pour enregistrer sur une radio nationale, un message. Le cyclo en profitera également pour s’imprégner des us et coutumes sénégalaises, encore un Islam différent puisque rythmé par les chants, importance des marabouts et des chefs de village. Pour un occidental, il n’est pas facile de comprendre la complexité de cette société. Celui qui veut porter un projet dans ce pays doit tenir compte de tous ces paramètres s’il veut le mener à bien.



DATE: 29 01 2011

LIEU
: DAKAR

KILOMETRES: REPOS

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

DAKAR
DAKAR

Il nous faut rejoindre Dakar. C’est de là bas que nous pourrons faire les derniers préparatifs, de plus il faut aller chercher Lisa, la femme du cyclo, à l’aéroport de Dakar qui vient à sa rencontre pour ses derniers kilomètres. Hier nous avons réservé une charrette, à six heures elle vient nous chercher pour nous conduire à la gare routière de Rosso. Ici c’est le règne de la 504 Peugeot break, il  faut attendre d’être à sept pour voir le véhicule démarrer et pour 7400 francs cfa on peut nous conduire jusqu’à la capitale. Après une heure d’attente le véhicule est complet, en route pour Dakar et vu l’état du véhicule, on croise les doigts et on fait des prières. Premier contrôle de gendarmerie, vérification des identités, on demandera aux deux passagers arrières, qui sont mauritaniens, leur carnet de vaccinations. Le prétexte est bon, ce que le gendarme cherche c’est le bakchich, tractations, jeu de patience et de palabres, après une demie heure l’affaire se résout. Deux mille francs cfa dans la poche de l’agent le rendra plus conciliant. Le voyage continue, épaule contre épaule et les jambes repliées, l’espace est restreint. De plus, les suspensions n’amortissent en aucune façon le mauvais état de la route. L’un des mauritanien est Imam, il récitera tout le long du voyage les versets du Coran. Quand sa gorge sera sèche, c’est son compagnon qui prendra le relais, chantonnant « lahilahilala » (il n’y a de Dieu que Dieu). Irène sera furieuse, impossible de piquer un roupillon dans ces conditions, « lahilahilala ». En tous cas, les prières ont marché, notre véhicule est bien arrivé à Dakar. Dans cette ville, nous serons accueillis par Abdoulaye Seck, nouveau personnage à découvrir. Conseiller pédagogique à l’inspection de l’éducation nationale, homme orchestre il sait tout faire, peintre, écrivain, cuisinier et orateur de talent. Il met à profit ses dons car son salaire dans l’enseignement n’est pas mirobolant. Il sera pour nous l’homme de la « teranga » dans la capitale. C’est lui-même qui fera banderoles, tracts et tee-shirts pour la marche du Forum. Nous logerons chez lui dans le quartier de la »Patte d’Oie », quartier populaire très sympa.   




DATE: 30 ET 31 01 2011

LIEU
: DAKAR

KILOMETRES: REPOS

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

DAKAR
DAKAR - M'BAGAM

Tout est prêt pour la manifestation, Abdoulaye nous a préparé la banderole et les tracts, il nous a aussi trouvé un chauffeur. Ce sera Oussmane, un jeune sénégalais timide mais sympa, il va nous permettre de transporter Fatou et Fadima ainsi que Lisa sur les derniers kilomètres de M’Bagam à Dakar. Nous attendons la fin de la journée l’avion de Lisa qui est prévu à 0h30 heures mais qui n’atterrira finalement qu’à 2H30. La nuit sera courte, à 6 heures nous quittons la capitale pour retourner sur M’Bagam. Le voyage de retour sera plus agréable et plus rapide. Oussmane est un chauffeur hors pairs, en six heures nous sommes de retour dans le village pour récupérer les vélos. Reste à passer une bonne nuit de sommeil. Demain nous entamerons le final avec nos vélos, à nous le Sénégal !





DATE: 01 02 2011

LIEU
: SAINT-LOUIS

KILOMETRES: 110

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

STLOUIS
M' BAGAM - SAINT-LOUIS

Aujourd’hui ce sera cent dix kilomètres pour rejoindre Saint-Louis, donc départ de bonne heure de M’Bagam après le petit déjeuner. Dans la voiture qui nous précède, nous emmenons avec nous Fadima et Fatou pour nous aider sur notre parcours jusqu’à Dakar. Nous faisons le tour du village pour saluer  le maître d’école, puis nous prenons la piste le long des champs, des paysans sont déjà au travail, la récolte du riz est finie, on soigne les plantations d’oignons, les charrettes conduisent les enfants à l’école de Rosso. La route est en très mauvais état, de nombreux trous nous obligent à slalomer, il y a de nombreuses portions en cours de réfection. Ce sont des entreprises chinoises qui se chargent de ce travail. Tout au long de la route, ce sont des rizières et des champs de cannes à sucre, la canne est plantée pour l’usine de Richard Toll qui produit du sucre et des agro carburants. Ces plantations occupent une surface de 50 000 hectares. La culture du riz a du mal à rivaliser avec les importations asiatiques malgré sa qualité. Cinquante kilomètres et nous voilà à Ross Bethio où nous attendent les syndicats paysans, dont Djibril Diao que nous avions déjà vu dans l’émission « complément d’enquête » sur le sujet de l’accaparement des terres. Il est à la pointe de la lutte contre ce fléau qui grignote les terres du Sénégal. Il est heureux de nous recevoir pour qu’on explique aux paysans la gravité de la situation et les informer sur leurs moyens de lutter. L’Afrique a été pillée de ses matières premières, pétrole, uranium, fer…la seule chose qui reste c’est la terre nourricière et aujourd’hui des multinationales et des pays sont intéressés  afin de faire des profits. La terre ne doit pas être accaparée à des fins spéculatives mais doit avant tout servir à nourrir les hommes qui l’occupent. Priver ces hommes de ces terres les pousserait au désespoir et les inciterait à la migration. Nous sommes surpris par la lucidité des sénégalais sur ce sujet. Nous prenons notre repas dans un petit resto au bord de la route, nous ne traînons pas trop car il reste cinquante kilomètres pour gagner Saint-Louis et la route est partiellement transformée en piste assez difficile. D’ailleurs sur le trajet nous verrons un camion renversé avec son chargement de riz dans l’eau. A l’entrée de Saint-Louis, d’autres syndicalistes et des comités de femmes sont là pour nous accueillir. La télévision est là pour filmer le déroulement de la réunion où là encore nous avons une écoute favorable. La journée fut bien remplie entre kilomètres à vélo et réunions, nous irons ce soir loger à l’auberge de jeunesse de Saint-Louis, bien fatigués de ce premier parcours au Sénégal.


DATE: 02 02 2011

LIEU
: SAINT-LOUIS

KILOMETRES/ REPOS

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

DJOUDJ
SAINT-LOUIS - PARC DU DJOUDJ

Aujourd’hui, le cyclo va visiter la réserve du Djoudj avec Lisa car la rencontre avec les syndicats paysans n’aura lieu que demain. Dès la fin du petit déjeuner, Oussman nous conduit sur la piste qui rejoint le parc, soixante dix kilomètres de « tôle ondulée », la voiture a beaucoup de mal a encaisser les bosses. Il nous dépose à l’embarcadère et nous nous débrouillerons pour rejoindre Saint-Louis par nos propres moyens. Sur la piste qui nous mène aux pirogues, nous croisons singes et phacochères, ces derniers étant peu farouches et s’approchant de nous à moins de  deux mètres. Puis nous embarquons sur la pirogue avec un guide qui commentera la visite et nous montrera les différentes espèces d’oiseaux qui vivent sur le fleuve Sénégal : pélicans, cormorans, oiseaux  serpent, hérons cendrés etc… Le lieu est propice à la reproduction, beaucoup sont des migrateurs de l’Europe. Le parc est particulièrement surveillé contre le braconnage et la pêche. Nous sommes impressionnés par le nombre d’espèces d’oiseaux à voir, pas un instant sans les voir voler autour de nous. Les cormorans digèrent perchés sur les acacias ou plongent dans le fleuve pour pêcher. Les carpes donnent des coups sous la coque de la pirogue. Nous pourrons également admirer des pythons, des crocodiles et des varans. Une île artificielle posée en plein milieu du fleuve permet aux pélicans de s’y reproduire et d’échapper aux prédateurs (crocodiles, chacals). Après deux heures de pirogue, nous rejoignons l’embarcadère, la visite aura été vraiment intéressante, tant au point de vue de la faune que de la flore. Il nous faut maintenant rejoindre Saint-Louis et nous le ferons grâce à un guide du parc . Sur le chemin du retour, des femmes se baignent poitrine nue, ici ce n’est pas tabou malgré le fait que nous soyons dans un pays musulman. On croise les doigts pour arriver à Saint-Louis car un des pneus du véhicule donne des signes de fatigue. Sur la route nous apercevons également des grandes serres pour la culture de la tomate dédiée à l’export. On nous parle de conditions de travail déplorables, des rythmes soutenus et pas de protection contre les produits chimiques pour un  salaire dérisoire, les fruits invendables étant brûlés plutôt que distribués à la population locale. Voilà encore une entreprise européenne venue chercher de la main d’œuvre  corvéable à merci pour dégager des profits. Enfin Saint-Louis, ouf pour nos fesses ! Pause boisson dans un café, le patron est algérien et regarde la télévision, informations sur le Maghreb, émeutes en Algérie et en Egypte. Il rêve à une démocratie pour son pays, l’exemple tunisien fera t-il « boule de neige » ? Au Sénégal tout est calme malgré la vie chère et les nombreuses coupures d’électricité,  le peuple garde patience. Ici c’est une démocratie et il s’exprimera lors des èlections en 2012. Petit tour dans Saint-Louis, le pont Eiffel est en cours de reconstruction suite à la promesse du Président Chirac. De Saint-Louis viendrait l’origine du mot Sénégal (sounou gal : notre pirogue en wolof).Petite particularité de cette ville : une mosquée unique au monde. En effet, les bâtisseurs non avertis de ce qu’était une mosquée l’ont affublée d’un clocher ! Ce soir nous irons au resto en compagnie d’Amadou, il est notre lien avec les différents syndicats locaux. Un bon couscous de mil ou un plat de crevettes (ici elles sont particulièrement savoureuses). Retour à l’auberge de jeunesse pour y passer la nuit, lieu particulièrement sympathique, mais méfiance avec l’élèctricité (quand y en a !) car on se prend facilement des « châtaignes ».  Nous préparons les sacoches des vélos, demain grande étape direction Louga.


DATE: 03 02 2011

LIEU
: LOUGA

KILOMETRES 90

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

LOUGA
SAINT-LOUIS - LOUGA

Nous quittons l’auberge de jeunesse, les deux jours passés ici ont été formidables, plein de rencontres avec d’autres touristes, échanges conviviaux dans une ambiance « routard ». Il nous faut sortir de l’île en empruntant le pont Eiffel, le passage est difficile car le monument est en pleine réfection. Circulation encore anarchique, prends garde le cyclo ! Regardes bien à droite, à gauche, devant, derrière, ici personne ne tient compte d’un vélo ! Il y a quatre vingt kilomètres à faire rapidement pour arriver à la réunion des syndicats paysans de Louga. Nous sommes attendus vers 14 heures, il ne va pas falloir traîner. Pas de chance ! Crevaison du pneu avant, il faut enlever les sacoches et démonter le pneu pour changer la chambre à air. Irène étant plus lente, elle continue la route, le cyclo se chargera de la rattraper. Enfin Louga, nous sommes applaudis par les syndicats, puis la réunion commence. Les Comités de Femmes, très actifs au Sénégal sont là, elles sont les premières concernées par l’accaparement des terres. Il y a de nombreux témoignages de prises en mains de terres dans la région, le phénomène a déjà commencé depuis quelque temps et il prend de l’ampleur. L’intervention n’est pas vaine, les oreilles sont attentives à notre discours. Notre voyage à vélo leur apparaît comme un symbole pour éclairer ce point lors du Forum Social. Par la suite, on nous invite à partager le repas, assis par terre autour du plat. L’invitation est le symbole de la « Teranga ». On viendra même nous proposer un endroit pour dormir dans un foyer rural et nous y passerons la nuit. Demain ce sera l’avant-dernière étape, la nostalgie de l’aventure passée revient  à l’esprit du cyclo. Quel chemin parcouru !


DATE: 04 02 2011

LIEU
: THIES

KILOMETRES : 115

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

LOUGA
LOUGA -THIES

L’étape sera longue aujourd’hui, cent dix kilomètres à parcourir, mais le vent nous est favorable pour une fois. Dès le déjeuner pris, nous poussons nos vélos hors du sable pour regagner la route, peu de circulation, juste quelques camions de poissons qui nous arrosent au passage et nous parfument d’une excellente odeur. La moyenne kilométrique est la meilleure de tout notre voyage, vingt quatre à l’heure, nous sommes à Meckhes à midi, soixante kilomètres dans la matinée, wahou ! Le record. Nous sommes accueillis par les syndicalistes paysans qui tiennent une réunion et qui nous attendent. Même attention qu’à Ross-bethio et Louga. Ils sont sensibles à ce sujet car même si la région est en partie dédiée à la culture de l’arachide, avec de faibles moyens en eau, la convoitise des multinationales  n’est pas exclue.  Ils nous parlent de leurs faibles moyens mécaniques pour entretenir leurs champs, mais ils ont monté une coopérative de matériel, semoir, charrue afin de s’entraider. On nous invite à partager le repas, nous sommes tous dans la cour assis en rond par groupe de six personnes autour d’un plat de riz au poisson, petit moment de partage qui se finit par le thé. Reste encore cinquante kilomètres à faire, nous quittons nos hôtes car il nous faut arriver avant la nuit à Thies. Première forêt de baobabs, sur le bord de la route petits artisans vendant des paniers, des balais, des petits bancs… Les marchands de fruits sont aussi nombreux car la région en est productrice, mandarine, orange, citron et noix de coco, nous sommes souvent hélés pour venir acheter : eh toubab ! Viens voir ma marchandise ! Toujours des encouragements de la population, souvent la main tendue en signe de salut. Les enfants qui réclament un cadeau en courant après nos vélos, ils ne sont pas méchants et cherchent souvent le dialogue avec nous, les toubabs. Deux petits blancs sur des vélos ça ne passe pas inaperçu quand nous traversons un village. Enfin Thies, Irène a un ami qui peut nous recevoir, Monsieur Siddick Traoré, ancien conseiller du président Wade. Il est très heureux de nous rencontrer, nous invite à partager sa table autour d’un couscous de mil. C’est un personnage haut en couleurs, une grosse voix qui porte, on aime l’écouter car il est philosophe autant que poète. Ce soir il ne peut nous loger mais nous offre une chambre au sein du centre de formation des professeurs de sport. La chambre est confortable et nous pourrons bien nous reposer. Les filles et le chauffeur seront aussi logés à la même enseigne. Siddick viendra nous rechercher demain pour prendre le petit déjeuner avec lui.


DATE: 05 02 2011

LIEU
: DAKAR

KILOMETRES: 95

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

DAKAR
THIES -DAKAR

Réveil tardif dans le centre sportif, Monsieur Siddick Traoré vient nous chercher avec son chauffeur pour déjeuner chez lui. Nous sommes traités comme des hôtes de qualité, petit déjeuner copieux, pain, lait, confiture et beurre pour prendre des forces sur notre ultime parcours. Le cyclo, accompagné de Oussmane, va faire regonfler les pneus du vélo, pas de chance plus d’électricité mais la débrouille sénégalaise trouve une solution pour donner une pression suffisante aux pneumatiques. Après un au revoir chaleureux nous enfourchons nos vélos pour rejoindre la nationale deux, difficile de sortir de Thies, la circulation est dense. La voiture nous précède, le trafic est fluide jusqu'à Sebikotane, vendeuses de fruits sur le côté de la route et groupe de macaques dans la forêt qui longe la route. Puis à partir de Pikine les encombrements commencent, plus moyen de rouler, il faut se faufiler entre les camions et les voitures, le trafic devient très dangereux. Les bus se rangent devant nous pour décharger leurs passagers et redémarrent sans regarder. La fumée des pots d’échappement nous fait suffoquer, les véhicules ici consomment autant d’huile que de gasoil, nos jambes sont noires de suie. En quelques kilomètres nous sommes en piteux état, plus dur que les étapes dans le désert, la circulation dans Dakar est un enfer. Petit repas dans un fast-food pour reprendre notre souffle puis c’est l’entrée dans la ville de notre ultime étape, pas moyen de trouver notre chemin il nous faut demander aux passants notre route.  Un cyclomoteur nous voit désespérés et vient à notre secours, il nous propose même de nous guider jusqu’au but final. Mais avant il tient à nous offrir une boisson pour nous féliciter de notre voyage. Ce sera notre dernière rencontre, Fass est un gars super sympa, il est curieux de notre périple et heureux de nous venir en aide. Dernière ligne droite, voilà la Porte du Millénaire, de nombreuses personnes sont là pour voir nos derniers coups de pédale. Nous voilà applaudis par l’équipe de Peuples Solidaires, le cyclo retrouve avec joie Adeline et Remi, les cyclos de Marrakech, ils sont au Sénégal pour faire de l’agriculture et vont bientôt remonter au Maroc pour récupérer leur tandem et rentrer en France. Mais ils ont souhaité assister à la fin de notre périple et nous saluer. Fin du voyage, grand vide, l’esprit fait un retour en arrière, que de rencontres ! Le cyclo tient à saluer tous ceux qui, sur le chemin, ont éclairé la route de leurs paroles et de leurs sourires, sans eux rien n’aurait pu se faire. C’est à tous ceux-là que je dédis mon voyage. MERCI.


DATE: 06 02 2011

LIEU
: DAKAR

KILOMETRES REPOS

TEMPERATURE: 30

ALTITUDE:

FORUM
LA MARCHE DU FORUM SOCIAL

La nuit fut courte, Irène nous réveille à six heures car elle a passé une mauvaise nuit en compagnie des moustiques. Nous déjeunons rapidement afin de nous rendre à l’hôtel ou nous avons rendez-vous avec des journalistes, notre aventure les intéresse et cela nous permet de les interpeller sur le problème de l’accaparement des terres. Dans cet hôtel se trouvent de nombreux journalistes dont un correspondant du Monde Diplomatique, nos vélos et notre équipement l’interpelle et l’idée d’un article sur les différentes façons de venir au forum social germe dans son esprit, pas banal le vélo hein ? Puis il faut nous rendre au départ du défilé place d’Oran et encore sur nos vélos, de nouveau traverser la ville et affronter sa circulation infernale, slalom et zigzag, œil en coin, il ne faut pas baisser sa vigilance. Voilà la place d’Oran, une foule dense de tous les pays, chacun sa banderole et ses revendications mais un seul mot d’ordre : UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE. La manifestation se déroule dans le calme et l’échange, costumes de tous pays colorent le cortège, les slogans sont diverses : la terre aux paysans, les violences faites aux femmes, l’école pour tous, arrêt de vente d’armes prohibées et bien d’autres encore mais ayant pour même objectif commun « UN MONDE MEILLEUR ». Le cyclo et Irène sont souvent photographiés et interrogés, quatre mois de vélo et sept mille kilomètres retiennent l’attention de nombreuses personnes, il nous faut répondre à de nombreuses questions sur notre voyage et c’est avec plaisir que nous répondons à leurs interrogations. Marocains, éthiopiens, mauritaniens, camerounais, togolais, de tous les pays s’engagent les conversations, le cortège est un peu la tour de Babel, pas de frontière ni de barrière, couleurs de peau et langage ne sont plus des obstacles. Le cyclo  a fait une rencontre peu banale, celle d’Olivier Besancenot, poignée de main et photo lui laisseront un agréable souvenir. Fin de mon voyage, je retourne à la Patte d’Oie chez Abdoulaye mon hôte, en plein quartier sénégalais où l’accueil est celui de la TERANGA, partage et échange sont de mise, il m’apprend les us et coutumes très complexes  du pays, celui qui n’en tient pas compte s’expose à l’incompréhension. De mon voyage je retiendrais une dernière phrase qui m’a  été dite pendant le défilé par une jeune sénégalaise de Saint-Louis : JUGER LES AUTRES C’EST NE PAS LES COMPRENDRE.